Marie-Thérèse

Trompette

Trompette

Marie-Thérèse est absente des répétitions du lundi depuis deux semaines. Son petit-fils, dix-huit ans, s’est suicidé il y a vingt jours. Trouvé pendu dans sa chambre. Sans un signe, sans un signal paraît-il.

La grand-maman, ne sait sans doute plus où donner de la voix, du cœur, de l’âme. Elle garde chez elle depuis bien des années, un enfant malade, un mari malade ; elle-même a bien du mal à se déplacer. Même se tenir debout lui est pénible. Les concerts lui semblent longs. Ses jours doivent présentement lui sembler interminables. C’est vrai que nos vies, quand un proche nous est ravi trop jeune, nous semblent longues et peut-être aussi fréquemment mal vécues.

Nous n’avons pas encore pensé à lui communiquer notre tendresse.

8 Commentaires

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8 réponses à “Marie-Thérèse

  1. Sans un signe… peut-être à la maison réussissait-il à cacher son mal-être, mais l’école ? ses amis ? ça fait toujours tellement mal de voir un jeune partir, je sens cela comme un échec de ma tâche : dire la Beauté du monde.

  2. mjsixte

    Merci pour ce commentaire sensible et responsable. Dire la beauté du monde aide certainement à vivre.

    Je ne sais pas quelle a été la vie de ce jeune homme. Comment ont été ses derniers mois, ses dernières semaines. Je ne peux pas, personne ne le peut plus, sonder son coeur. Sa grand-maman, qui reviendra chanter lundi, a grand besoin d’amitié. Je lui ai parlé hier.

    • Lydie

      Douloureux billet…
      En Juin, j’étais assise à coté de Marie-france, à notre cours d’anglais. Elle avait les yeux mouillés…
      Moi :  » Ca ne va pas, Marie- france? »
      Elle :  » J’ai ma petite fille à la maison,. Sa maman, ma belle- fille s’est suicidée!… »
      Mon coeur tremblait au dedans de moi…
      Comment réconforter et trouver les mots…
      Comme certaines épreuves sont difficiles à vivre sur notre si belle terre…
      Jésus, lui-même a pleuré, lorsqu’on lui a appris
      la mort de son ami Lazare…
      Oui, Marc, je crois que si quelque chose peut aider Marie- thérèse, c’est bien l’amitié! Car je pense que c’est à travers les frères et soeurs en humanité que Dieu agit.

  3. mjsixte

    @ Lydie : Chacun croit. Tous les jours, tous, nous « croyons » en toutes sortes de choses. Ce qui nous permet de faire le pas suivant, et l’autre, plus ou moins confiant. Que l’air est respirable, la nourriture n’est pas empoisonnée, que celles, ceux qui m’aiment, m’aiment vraiment, qu’en continuant de vivre je vais devenir un être humain plus conscient, peut-être même meilleur… Enfin, tu vois, des choses de cet ordre auxquelles nous croyons. Et plusieurs croient aussi que Jésus a ressuscité son ami Lazare. Peut-être croient-ils même que chacun de nous, un jour, sera ressuscité ? Peut-être croient-ils aussi que tout l’amour qui nous a manqué sur terre nous sera un jour accordé. Sans jugement. Sans condition.

    J’avoue que ça serait bien d’y croire.

  4. Se souvenir que la compassion ce n’est pas une responsabilité lié à l’humanité, que la plupart des animaux exprime de l’amitié de la solidarité. Les loups les dauphins les bélugas entre autres, montrent une empathie que les humains auraient avantage à imiter.

    C’est la solidarité qui a permis à la vie de se développer pas la compétition.

  5. Lydie

    @Moukmouk: Oui, nos amis les animaux! Et le chant des baleines: le Chant de la Beauté du Monde et même qu’ elles ronronnent 😉

    http://pohenegamouk.free.fr/index.php?post/2008/09/17/Enfin-un-conte

    @Marc: un extrait d’ un texte de Placide Gaboury, sur la confiance…

     » On ne peut vivre sans confiance. Peut-être même que la vie n’est qu’un apprentissage à la confiance.
    On apprend à lâcher prise, à prendre conscience que l’univers se déroule sans notre permission, sans notre intervention. La vie est un exercice d’abandon. Dès le sein maternel, l’enfant s’abandonne,il a confiance en sa mère et ensuite, en sa poupée, en son chien, en son entourage.

    Ce n’est que parce qu’on s’éloigne de la Nature qu’on oublie sa sagesse et ses leçons. Peu à peu la méfiance s’installe, le refus et la révolte s’infiltrent dans nos vies. Un jour, ce que l’on avait aimé est rejeté d’un coup. On se croit libre, on ne veut plus d’autorité. La confiance a fait place à la méfiance, à l’arrogance ou à l’autonomie. Mais on a gagné la confiance en soi qui était nécessaire, car on ne peut vivre sans confiance en quelque chose, en soi- même tout d’abord, c’est à dire en sa vie.
    Il s’agit de s’abandonner à la vie comme à un fleuve qui nous emporte dans son courant. Ne pas voir la vie comme un combat, mais comme une danse où les choses sont complémentaires et non plus ennemies. Couler avec le courant qui est ma propre nature profonde. Retrouver la confiance qui est en moi depuis la naissance, la confiance en la vie qu’était mon enfance. Garder cette confiance – enrichie et éclairée de toute l’expérience de la vie.
    Apprendre chaque jour à me sentir bien avec l’univers, à me sentir chez moi, à m’abandonner à cette intelligente énergie qui dépasse mes calculs, mes peurs et mes mesquineries.

    La sage nature ne peut me manquer puisque c’est moi- même. « 

  6. Lydie

    Je me suis trompée dans le lien, pour entendre ronronner une baleine:

    http://pohenegamouk.free.fr/index.php?post/2009/09/30/Un-chat-de-deux-cent-tonnes

  7. Merci pour le lien… c’est ce que je tente de dire quand j’affirme qu’il faut apprendre à vivre dans le monde plutôt qu’au dessus.

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